Les vignobles français et le gel

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Les vignobles français et le gel

Durant le printemps 2021, les gelées ont touché entre 50 et 100% du vignoble français.

La vigne est sensible au gel au printemps, quand les bourgeons sortent et que son cycle végétatif commence. Le gel hivernal n'a pas d'incidence sur les vignes, du moins tant que la température ne descend pas en dessous de -15°C!

Plus le cycle de la vigne est avancé, plus le gel est un danger. C’est d’ailleurs pour cette raison que les vignerons craignent les Saints de Glace.

 Le gel fait partie de la vie de la vigne

L’hiver aide à limiter les maladies, par exemple le Mildiou aime l’humidité et le froid sec empêche le développement de ces champignons. Le gel aide aussi à aérer les sols en profondeur, il améliore l’infiltration de l’eau et la vie des sols et aide le développement des racines. 

Les moyens de lutter contre le gel

Il existe deux types de gel

  • Le gel advectif est l'arrivée d'une masse d'air froid.
  • Le gel radiatif: La nuit, le sol perd de la chaleur accumulée durant la journée, l'air chaud monte et l'air froid plus dense et plus lourd s'accumule au sol.

On peut trouver plusieurs moyens pour lutter contre le gel

  • Les bougies réchauffent l’air près du sol

  • L’aspersion crée un cocon autour du bourgeon

  • Les câbles réchauffent la zone de contact

  • La fumée crée un écran de protection

  • Les hélices rabattent l’air chaud vers le sol

 

Chaque région en France a sa méthode pour se protéger contre le gel. Par exemple, à Chablis, l’aspersion est vivement pratiquée. En Bourgogne, les bougies illuminent les rangs de Chardonnay et Pinot Noir et dans l’ouest, dans la Loire et à Bordeaux qui offrent des paysages plus plats, les tours antigel sont souvent préférées. 

Travailler différemment

Pour lutter contre le gel, le vigneron peut intervenir sur plusieurs aspects dans la vigne. 

Il peut retarder la taille de la vigne. Si l’on taille la vigne plus tard, le cycle végétatif va être retardé, ainsi que le développement du bourgeon. Cela n’est pas réalisable sur toutes les parcelles car la taille prend beaucoup de temps, en général de décembre à mars.

Le vigneron peut aussi lier la vigne plus tard. Le liage consiste à attacher les baguettes au fil tuteur avec un lien pour favoriser le développement des bourgeons. Si l’on retarde ce travail, les bourgeons seront plus hauts et auront moins de chance d’être attaqués par le gel. 

Ensuite, le vigneron peut adapter aussi son travail des sols. Tout d’abord, en évitant le labour avant un épisode de gel annoncé par la météo, il diminue l’humidité dans le sol. L’herbe est aussi un facteur important à prendre en compte car elle augmente fortement l’humidité. Si on limite le développement de l’herbe dans les rangs, les bourgeons seront moins exposés au risque de gel. Il faut donc labourer, mais au bon moment !

Malgré toutes les solutions existantes pour lutter, les viticulteurs appréhendent chaque année ces froides nuits de printemps.

 

Dominique Dufort, décembre 2022.